En 1843, Gustave Flaubert, dans une lettre à sa soeur, écrit ces quelques lignes:
Puisque tu fais de la géométrie et de la trigonométrie, je vais te donner un problème : Un navire est en mer, il est parti de Boston chargé de coton, il jauge 200 tonneaux, il fait voile vers Le Havre, le grand mât est cassé, il y a un mousse sur le gaillard d'avant, les passagers sont au nombre de douze, le vent souffle NNE, l'horloge marque trois heures un quart d'après-midi, on est au mois de mai ... Quel est l'âge du capitaine.
Quel est l'âge du capitaine...Voilà une question qui pose problème à partir du moment où on essaye d'en apporter un réponse à partir des données précédentes. La caractère sarcastique de ce texte et son humour latent ne font que mettre plus en lumière l'absurdité de vouloir répondre à cette interrogation finale. Et pour autant qu'elle puisse ne pas être pertinente dans le contexte dans lequel elle est posée, cette question soulève bien des choses dont en particulier la question du sens, cruciale dans l'apprentissage des mathématiques.
Faire des mathématiques, ce n'est pas seulement savoir calculer, c'est aussi et surtout savoir tirer des conclusions logiques à partir d'hypothèses. Et savoir poser les bonnes questions. Dans le texte ci-dessus, la bonne question serait "Peut-on calculer l'âge du capitaine?"